Les récentes procédures de dissolution visant les organisations Urgence Palestine et la Jeune Garde antifasciste suscitent notre vive inquiétude. Ces initiatives gouvernementales s’inscrivent dans un contexte de répression croissante des mouvements sociaux, syndicaux et associatifs, et menacent les libertés fondamentales d’expression et d’organisation. Aussi, les organisations CGT, Solidaires, ATTAC, CIMADE, LDH, Ensemble ! – 05-PAGC, L’Après, LFI, NPA, C05PJDPI, Le Local des Hautes-Alpes appellent les citoyens à se rassembler le 23 mai, à 18h30 devant la préfecture de Gap.
En 2021, nos organisations avaient dénoncé la loi dite « séparatisme », confiant au ministère de l’Intérieur le pouvoir de dissoudre des associations sans décision de justice. Depuis, les dissolutions se sont multipliées, parfois annulées par le Conseil d’État en raison de motifs insuffisants.
Dans une démocratie digne de ce nom, le pouvoir exécutif n’a pas le droit de décider si les idées défendues par une association ont leur place dans le débat public. Seuls les actes illégaux – atteintes aux biens et aux personnes, incitation à la haine, discriminations, apologie de crimes – peuvent être sanctionnés par la justice.
Concernant Urgence Palestine, nous affirmons que, quelles que soient les différences de position entre nos organisations, cette association a le droit de défendre l’autodétermination du peuple palestinien. La critique des politiques internationales relève de la liberté d’expression et ne peut justifier une dissolution.
L’annonce concernant la Jeune Garde le même jour, mouvement engagé dans la lutte antifasciste, répond directement aux revendications de la droite et de l’extrême droite. Nous partageons cet engagement contre les idées fascisantes, et nous alertons : l’utilisation des outils juridiques pour restreindre l’action militante est une dérive dangereuse.
Nous appelons à la vigilance face à toute dérive autoritaire qui viserait à museler les forces progressistes et à affaiblir l’ensemble du mouvement social.